|
|
Les sables de la mer de John Cowper Powys : une visite
[ ⇒ suite... ]
|
Le contour, la forme et la structure, par la vue, le son, le goût, l'odeur, le toucher, de cet extraordinaire quelque chose que nous étreignons, ce "quelque chose" que l'on avait coutume d'appeler "matière", se trouve être beaucoup plus semblable aux dieux dans son terrible mystère et son attraction magnétique que n'importe quel "être spirituel" concevable.
(In Spite Of)
|
L'ILE A FLOT
|
Ses vieux murs et ses vieux toits gris apparaissaient plan après plan, Portland avait l'air de tirer sur sa longe dans la lumière vaporeuse et limpide de l'après-midi, de tendre de plus en plus l'amarre qui la liait à la côte. Dans cette lumière d'enchantement l'énorme bloc calcaire n'avait pas l'air d'être implanté dans la terre ferme. Il avait l'air de voguer comme les navires de guerre du port sur des abîmes d'eau opalescente. Le Caboteur avait l'impression que cette masse prodigieuse d'oolithe flottait bel et bien, ce jour-là, dans ce calme translucide, et même qu'elle ne se contentait pas de flotter, qu'elle avait envie de mettre à la voile, de prendre le large, de partir naviguer sur cette mer tranquille.
|
Photo L. de Bruin |
|
|