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Une visite à Weymouth avec John Cowper Powys [ ⇒ suite... ]
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Plonge dans ta propre âme. Formule en toi-même ces mots: ≪ Me voici, conscience vivante, entourée de murs, de rues, de trottoirs, de maisons et de toits. Au-dessus de ma tête est le ciel sans bornes et sous mes pieds la terre ferme... ≫ (Une Philosophie de la Solitude)
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Le WEEPING WOMAN
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L'homme troublé traversa maintenant la rue et s'enfonça dans la ville,
laissant derrière lui la statue. Il avançait d'un pas si rapide le long du bord
du trottoir de Saint Mary's Street, dépassant l'église paroissiale et le Guildhall,
descendant souvent sur la chaussée pour éviter la foule et avancer plus vite,
qu'il eut à peine le temps de repousser l'image de Perdita avant de se trouver
parmi les entrepôts sombres et les ruelles étroites et d'arriver à l'entrée du
bar du Weeping Woman.
Il fut chaleureusement accueilli par Miss Guppy, la serveuse, qui fit
attendre les autres clients pour lui préparer son gin and bitters ; et il était
bientôt installé à sa place favorite au bout du comptoir(...)
Sorti du Weeping Woman Jobber prit alors une courte ruelle sombre
entre de hauts entrepôts. A travers des ouvertures dans les pignons en haut
des façades de plusieurs de ces bâtisses, des barres de levage dépassaient, d'oû
pendaient, au-dessus du trottoir étroit, des chaînes et des cordes utilisées pour
descendre bottes de foin et sacs de farine. D'autres bâtisses, louées par certains
des plus modestes shipchandlers, avaient des fenêtres aux vitres très épaisses
laissant entrevoir, lorsque les volets n'étaient pas encore fermés pour la nuit,
des cordages variés de toutes sortes empilés entre des ballots de toile à voiles,
et éparpillés parmi eux de vieux instruments nautiques désuets de seconde
main.
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