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A visit to Weymouth with John Cowper Powys [ ⇒ suite... ]
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Si l'univers est une illusion, alors notre propre corps physique est aussi une illusion. (The Complex Vision)
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L'HORLOGE DU JUBILÉ
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— Je connais très bien Jerry Cobbold, dit-il un peu plus tard, tandis
qu'ils passaient devant la tour de l'horloge du Jubilé. Ce monument utile,
si familier et évoquant tant de souvenirs pour Magnus Muir, ne reçut de la
demoiselle de compagnie qu'un rapide coup d'oeil. Point central pour les
touristes, rendez-vous des amoureux, lieu de repos des mendiants, à jamais
associée, comme le lutrin des églises à leur enfance, à Victoria pour tous les
habitants de Weymouth qui se souviennent de la reine, l'horloge n'était
qu'une horloge pour la jeune fille de Guernesey. Pourtant bien visibles, les
décorations ornementales de l'imposant ouvrage, si parfaitement
représentatives de l'époque de sa construction et qui apaisent de leur
pompeuse bénévolence l'anxiété de l'esprit moderne, comme la bénédiction
d'une robuste parente âgée, ne purent attirer un second regard de la jeune
fille.(...)
L'horloge du Jubilé avec ses quatre sereins cadrans symétriques se dressait
au-dessus de ce défilé interminable comme un phare à un lieu de rencontre
de marées opposées, ou comme le bateau-phare des Shambles lui-même
sur le haut-fond à l'est de Portland Bill où se rencontrent les courants de
marée des deux baies. La plage de sable proprement dite de Weymouth
commençait à peu près à la hauteur de l'horloge, elle-même dans
l'alignement de la courte rue très passante menant à la gare. En allant vers
Brunswick Terrace, très vite il y avait très peu de sable visible, et même pas
du tout lors de certaines conditions de la marée, car les galets descendaient
en pente raide vers la mer, profonde à cet endroit.
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